Oskar Barnack initie le changement

En 1911, le mécanicien de précision à l’esprit inventif fait ses débuts chez Leitz. La lourdeur des appareils et les images statiques obtenues par la technique des plaques dérangent depuis longtemps déjà ce photographe amateur qui souffre d’asthme. Devenu chef de développement pour les techniques cinématographiques et de mesure, il s’intéresse à la pellicule. Clic. Il consacre toute son expertise à faire germer une idée qui changera la photographie à jamais : il fait pivoter le film cinématographique vertical 35 mm, conçu pour le cinéma, au format paysage. C'est la naissance du format 24x36, qui devient la clé du Ur-Leica et donc de la photographie spontanée et mobile.

La pellicule présente un autre avantage qui joue un rôle prépondérant : comme elle est simple à insérer et favorise une exposition homogène, il est facile d’utiliser l’appareil photo innovant sans connaissances particulières. Le test le plus important a lieu sans Oskar Barnack, à des kilomètres de Wetzlar.

Si ça fonctionne là-bas...

Ernst Leitz II emmène l’un des prototypes avec lui lors d’une traversée en direction de New-York, qu’il effectue pour des raisons professionnelles. Un risque pour l’ensemble du projet, ce dernier devant sceller le destin du Leica, nom abrégé de Leitz Camera. Or, Leitz n’a pas l’âme d’un photographe. Ce que personne ne soupçonne à Wetzlar : un album fascinant est en train de voir le jour, avec des clichés uniques pris dans divers lieux et appartenant à différents genres, jusqu’à la photographie de rue telle que nous la connaissons aujourd’hui. C’est sans doute cette expérience personnelle intense avec ce petit appareil photo fiable, ce voyage, qui a été à l’origine de sa décision ultérieure.